Introduction

 Qui est l’hôte de ce corps de chair et d’os ?

Y a-t-il quelqu’un à l’intérieur ?

Quelle est cette immensité confinée dans les limites du corps ?

Comment répondre à notre aspiration nostalgique vers ce qu’il y a de plus “élevé”, vers le ‘meilleur’, et comment satisfaire la quête de vérité qui s’empare parfois de notre âme ?

Comment vivre le feu intérieur plus passionnément ?

Comment la pratique des mouvements de Gurdjieff s’inscrit-elle dans notre vie quotidienne ?

Ce voyage à la découverte de soi est incroyablement précieux…

Gurdjieff Movements - http://www.gurdjieff-dances.com
« Ce que vous ne pouvez pas découvrir dans votre propre corps, vous ne le découvrirez nulle part ailleurs dans le monde… »

Donnés très précisément par Gurdjieff comme moyen de transformation très puissant, la pratique des Mouvements offre des conditions exceptionnelles pour transformer le ‘corps machine’ en un espace dans lequel les forces de l’intelligence, du cœur et celles de l’action peuvent se développer sans entraves grâce au développement d’une certaine qualité d’attention et de relaxation.

Cela demande de sincères efforts, mais des efforts empreints de légèreté… Nous ne pouvons pas nous envoler librement dans un ciel intérieur chargé du poids de notre sérieux.

Être sincère a été pris comme l’équivalent d’être sérieux. Or être sérieux appartient à l’ego et conduit à la fatuité tandis que la sincérité vient du cœur, c’est une implication totale, c’est une histoire d’amour….

En nous impliquant totalement dans nos mouvements, dans nos activités, nous prenons soudain conscience de la présence au plus profond de nous-mêmes, d’un centre immobile, là où tout effort est inconnu. C’est là le berceau de notre être.

L’effort en surface; le “non effort” au centre.

Gurdjieff Movements / gurdjieff-dances.com

Effort on the periphery. Non-effort in the center.

L’activité en périphérie ; au centre une ‘non activité’ absolue. Pendant la pratique des mouvements, nous cherchons à renforcer le
témoin intérieur, à maintenir notre centre de gravité dans la conscience observatrice. On relie notre vigilance extérieure à notre vigilance intérieure ; on relie l’observation de la fluidité des mouvements, des énergies, des émotions et des pensées, à celui qui les observe.

Cependant nous l’oublions maintes fois, et réalisons combien le désir d’arriver, de réussir, de maitriser les Mouvements est une distraction ; comme le sont la comparaison, le jugement ou encore la rêverie. Car la société qui nous entoure fonctionne ainsi. Les Mouvements de Gurdjieff nous ramènent non seulement à l’observateur, mais aussi à un ancrage dans l’immobilité, le silence, la paix intérieure.

Le processus intérieur est une danse de la vigilance entre l’intérieur et l’extérieur. Apprendre à percevoir intérieurement son corps, commençant successivement par une partie, puis une autre ; en les combinant
ensuite ; soudain une sensation se répand dans tout notre être, c’est la vive sensation d’être unifié. On peut appeler cette expérience Présence.

Ensuite, l’observation n’est plus confinée au corps, mais s’élargit à la pièce dans laquelle on se trouve, aux autres participants, à la musique et aux sons… ce qui suscite une distanciation envers les pensées et les
émotions. L’immobilité est ressentie au cœur de chaque mouvement, et l’inaction au cœur de chaque action…

  • Ce que l’on voit ce sont les mouvements, les formes, le rythme, les émotions, les pensées, les actions du groupe.
  • Celui qui les voit est sans forme, inactif, immobile, silencieux.
  • Tout mouvement émerge de cette vie silencieuse, tout mouvement approfondit l’immobilité de cette vie.
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Les Mouvements sont une succession d’actions effectuées tandis qu’en votre centre rien ne bouge. À travers les formes changeantes, qu’elles soient rapides ou lentes, arrondies ou saccadées, nous nous éveillons au ‘sans forme’, à ce qui ne change pas. D’où ce sentiment de liberté et d’expansion…

Les trois éléments de la nature humaine participent aux Mouvements. Notre corps, notre cœur et notre esprit sont amenés à un échange harmonieux, partageant une certaine vibration commune. D’où l’importance de la présence de ces trois éléments :

  • Évidemment, l’éveil d’une relation intime avec notre corps par les sensations révélées… que le corps soit immobile ou non.
  • La partie intellectuelle, participe par une qualité de vigilance spécifique, mais aussi quelques fois en devant compter, répéter des mots ou des affirmations.
  • La partie émotionnelle, éveillée peut-être par la musique et l’espace intérieur particulier qu’elle déclenche, ou par le souvenir d’un frère, d’une sœur… ou par la suggestion de ressentir un certain sentiment, ou encore par l’effet miroir des autres personnes présentes dans la salle.
  • La pratique des mouvements devient une source d’équilibre et d’harmonie. Elle demande une discipline intellectuelle, une discipline émotionnelle et une discipline physique.

De nos jours, le mot « discipline » est mal compris. En réalité, il signifie simplement « être disposé à apprendre », c’est reconnaître sincèrement que sans directives, je serais en train d’errer sans fin… d’où un saut joyeux dans l’apprentissage.

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Au sein de la précision et de la beauté des Mouvements s’ouvre un monde de clarté, d’amour, de force intérieure, de créativité et d’action….